PATRIMOINE
À PROPOS DE MARIGNY-LÈS-REULLÉE
La commune de MARIGNY-LES-REULLEE est une ancienne possession des Carmélites de Beaune, qui avaient acheté cette terre, en 1633, à Bernard Perret, conseiller au parlement de Dijon ; elles la revendirent à un laïc, en 1690.
La commune de MARIGNY-LES-REULLEE compte 213 habitants au dernier recensement. Sa population a beaucoup varié au cours des siècles derniers, puisqu'elle a atteint le chiffre de 288 habitants en 1821 pour re-descendre à son plus bas niveau, soit 101 habitants, en 1975 : c'est cette année-là qu'un lotissement, le premier dans l'histoire de la commune, a conduit à un accroissement de la population. Le lotissement de la rue des Plantes a également contribué à son augmentation récente et à son rajeunissement. S'agit-il d'une population plutôt jeune ou vieillissante ?
Cette commune couvre une superficie de 1002 hectares, la majeure partie en terres agricoles (cultures et pâtures).
Le nom de la commune, MARIGNY, pourrait avoir une origine Gallo-romaine (un riche propriétaire nommé Marius ou Marinius ?) à laquelle est venue se greffer une autre terminaison d'origine Germanique. De là à donner un nom aux habitants, il n'y a plus qu'un pas qui n'a encore jamais été franchi... Sont-ils Mari(g)niens, Marignaciens, Marignaquois, ... ? On pourrait avoir une préférence pour Marignaciens si l'on se souvient que la première dénomination de l'église du village était Ecclesia de Marriniaco.
En ce qui concerne l'histoire ancienne du village, les érudits locaux qui se sont penchés sur la question ont pu identifier l'emplacement d'un château, au hameau de Reullée. Et l'on sait que les moines de l'abbaye de Cîteaux possédaient des terres et bâtiments sur le territoire de la commune à l'époque de la grandeur de cette abbaye.
EGLISE SAINT LUC
Un édifice religieux est mentionné sous le nom de Ecclesia de Marriniaco, en 1150 ; puis en 1175, il apparaît- sous un nouveau nom, Ecclesia Sancti Justi de Marregneio. La dénomination Marriniaco pourrait d'ailleurs donner une indication sur le nom des habitants de la commune, à savoir les Marignaciens. Le bâtiment actuel est peu riche en oeuvres d'art et décorations. Toutefois il a abrité un tableau intitulé L'éducation de la Vierge entre deux martyrs, datant du 17e siècle, qui est inscrit au patrimoine religieux du département de la Côte d'Or et se trouve actuellement à Dijon.
Une querelle de clochers...
En 1819, la mairie refuse de participer aux réparations de l'église de Meursanges : "Marigny est en plus mauvais état que la leur, et que les communes où résident les Pasteurs communs ne participent pas." En 1845 Meursanges demande à Marigny-les-Reullée de concourir aux frais de réparations de leur presbytère. Marigny refuse au motif que ce ne sont pas des réparations, mais la construction d'une nouvelle maison qui ne lui appartient pas. D'autre part, Marigny a été mise devant le fait accompli, l'adjudication et les travaux étant terminés, d’où son refus. Marigny entretenant seule sa propre église, Meursanges doit faire de même. Les problèmes sur ce même sujet continueront jusqu'en 1857. En 1862, le différend est porté devant le ministre compétent: en date du 9 mars 1862, Monsieur le Préfet de Beaune informe Monsieur le Maire que, par décision préfectorale, Marigny est exonérée de participation aux travaux. Devant l'insistance de Meursanges, les poursuites sont portées devant le Conseil des Ministres, puis en 1864, devant le Conseil d’état, le Ministre de l'Intérieur ayant donné raison à Meursanges. En 1873, 300 Francs doivent être donnés pour restaurer le presbytère de Meursanges, Marigny n'étant qu'une annexe. Finalement demande est faite pour que Marigny devienne une chapelle indépendante en 1878.
Revenons à l'église Saint-Luc !
Le clocher est reconstruit, la toiture, la nef et le dallage sont restaurés en 1861, pour la somme de 9866,49 Francs. S'ajoute quelques années plus tard la construction du mur d'enceinte du cimetière. Tous les travaux seront terminés en 1872 sans recours à l'emprunt. Un millésime a été inscrit en chiffres au dessus de la porte d'entrée afin de faire connaître aux générations futures les personnes qui ont contribué à la reconstruction, une liste d'attestation étant déposée sous l'une des pierres.